Septembre, et parfois du soleil et des températures clémentes… Le 3ème Paquet (de l’Énergie !) est enfin derrière et la vie économico-politico-sociale, et culturelle, reprend son cours… Pourtant les débats du printemps et de l’été méritent réflexions. J’y reviendrai certainement le mois prochain dans ma chronique ou dans ce blog.
The Guardian est dans sa période classements : « 100 meilleurs films du 21ème siècle », « 100 meilleures séries »… Bien sûr de tels classements sont subjectifs, contestables même quand je n’y retrouve pas les films ou séries qui m’ont le plus marqué. Mais l’objectivité et la qualité d’un tel classement me deviennent évidents lorsque, parmi les 25 artistes (pourquoi seulement 25 ?) cités dans The Best Art of the 21th century, je trouve deux Islandais, et à quelles places !
N° 1 : Ragnar Kjartansson, avec The Visitors (2012), présenté notamment à Toulouse en 2016,
N° 11 : Ólafur Elíasson avec The Weather Project présenté à la New Tate Gallery de Londres en 2011,
Tous deux ont eu l’occasion de présenter leurs installations en France, par exemple Ólafur lors de l’ouverture de la Galerie Vuitton en 201, et Ragnar à Toulouse et au Palais de Tokyo à Paris en 2016.
Le Parti de l’Indépendance a approuvé la décision de Bjarni son président : Áslaug Arna Sigurbjörnsdóttir, Secrétaire Générale du parti, sera la nouvelle Ministre de l’Intérieur à la place de Þórdís Kolbrún qui assurait l’intérim de la fonction en même temps que celle de Ministre de l’Activité économique et du Tourisme depuis le départ contraint de Sigríður Andersen. Paradoxalement le choix de cette jeune femme de 29 ans est mieux accueilli par les alliés du Parti de l’Indépendance au gouvernement, ainsi que dans l’opposition, que dans son propre parti où beaucoup se demandent ce que Áslaug, plus jeune ministre depuis la proclamation de la République, a de plus qu’eux pour tenir un poste très exposé.
Une réponse possible vient d’une autre femme – et féministe – : Sólveig Anna Jónsdóttir, Présidente du syndicat Efling, à la pointe des mouvements sociaux de cet hiver : « faut-il choisir comme ministre de l’intérieur une personne de convictions néolibérales, réactionnaire pour ce qui concerne l’accueil des étrangers, seulement parce que c’est une femme ? (…). En tant que femme engagée depuis longtemps, je ne comprends rien à cela ! »
Voici qui a du plaire aux caciques du Parti de l’Indépendance !
L’observation de l’Islande Aujourd’hui me conduit souvent à rencontrer des personnages ignorés ailleurs, ainsi ce Mike Pence, Vice-Président des États-Unis, auquel Donald Trump ne doit pas laisser beaucoup de place. Assez toutefois pour l’envoyer en Europe, et chemin faisant faire un stop-over de 8 heures en Islande à l’invitation de Guðlaugur Þór Þorðarson, Ministre des Affaires Étrangères. 8 heures bien remplies, puisqu’il a rencontré, outre le ministre, le Président Guðni Jóhannesson, Dagur Eggertsson, Maire de Reykjavík, et parlé à la presse, pendant que les rues principales de Reykjavík était fermées à la circulation.
Selon les autorités Islandaises, l’objet de l’escale était le développement des relations commerciales puisque l’ampleur du marché islandais vaut bien le déplacement d’un vice-président américain, mais on sentait bien que son président lui avait mis autre chose en tête, et qu’il n’a pas caché : « méfiez-vous des Chinois ! ».
Et, pour la rencontrer, il a accepté d’attendre Katrín Jakobsdóttir sur l’aéroport de Keflavík, elle arrivant de Copenhague par le vol du soir, lui devant embarquer dans son AirForce One et autres avions avec les 500 personnes de son escorte. Il n’avait pas échappé à Katrín que l’Américain est homophobe, climatosceptique, etc… Elle a donc insisté sur ces sujets « importants pour son gouvernement » que sont le réchauffement climatique et les droits de l’homme, « droit dans les yeux » selon le Washington Post. Elle a aussi rappelé que, tout en étant membre de l’OTAN, l’Islande est une nation sans armée et entend le rester. On ne sait pas ce qu’a dit Mike, très pressé de partir.
Le 3ème Paquet de l’énergie a été accepté ce matin par l’Alþingi à une très large majorité : 46 voix pour, 13 contre et 4 abstentions. Ainsi au Parti de l’Indépendance, que l’on savait très divisé sur le sujet, seul Ásmundur Friðriksson, très connu pour ses prises de position plus que conservatrices, a voté contre.
Selon Sigmundur Davíð Gunnlaugsson et ses amis, la bataille ne fait que commencer !