« Jón a suivi le programme du parti, je vais suivre le programme du parti ».
Voici ce qu’annonce fièrement Guðrún Hafsteinsdóttir, nouvelle ministre de l’intérieur nommée le 18 juin en remplacement de Jón Gunnarsson. Et les naïfs, comme l’auteur de ces lignes, ne peuvent pas ne pas poser la question : alors à quoi ça sert ?
Car, sans y prendre garde, Guðrún illustre parfaitement la vie politique islandaise, telle que la pratique notamment le parti de l’Indépendance :
- Ce changement à mi-mandat résulte d’un engagement préélectoral pris par la direction du parti pour s’assurer les bonnes grâces des militants « indépendantistes » de la circonscription électorale du Sud, dont Guðrún, par ailleurs dirigeante de l‘entreprise familiale, est la cheffe de file,
- Où l’on a vu Bjarni Benediktsson, président du parti, et Jón Gunnarsson faire tout leur possible pour oublier cet engagement, et Guðrún le rappeler bruyamment,
- Selon ses mots Guðrún suivra le programme du parti, notamment en matière d’immigration, et semble totalement ignorer l’accord de gouvernement dont la gestation a pourtant fait l’objet de nombreuses négociations,
- Katrín Jakobsdóttir, Première Ministre, ne dit rien de ce changement intervenu dans « son » le gouvernement, qu’elle a, c’est vrai, approuvé en son temps. Elle ne dit rien non plus de choix politiques bien éloignés de ceux que prétend porter son parti,
- Seul élément positif : la restauration de la parité au sein du gouvernement. Ce que constate Guðrún : Jón est un homme, je suis une femme !
Tout se passe comme si le parti de l’Indépendance se sentait encore propriétaire de la vie politique islandaise et du gouvernement, et tenait à le faire savoir !
De quoi alimenter le soutien à Kristrún et à l’Alliance social-démocrate ?