Bonjour,
Covid, toujours Covid… et des désaccords de plus en plus flagrants sur l’ouverture de l’île. Et si Covid disparaissait, voici, pour alimenter les chroniques à venir, le retour de la réforme constitutionnelle, certainement objet de superbes débats avant les élections législatives prévues le 25 septembre 2021.
Mais il y a aussi deux récompenses pour celles et ceux qui iraient jusqu’au bout de cette chronique : les liens pour deux versions de « Fire Saga », le tube de l’été islandais, l’une, l’originale, interprétée par Rachel Mc Adams (avec la voix de la Suédoise Molly Sandén), l’autre, plus originale encore et sans doublure, par Katrín Jakobsdóttir.
Bonne lecture et bon visionnage,
Michel Sallé
PS : si certains l’ignoraient (qui ?), « Fire Saga » est la chanson du film « Eurovision Song Contest : The Story of Fire Saga » de Will Ferrel, qui se déroule à Húsavík
Merci pour cette présentation de la situation.
La crise en Islande, et je confirme ici ce que j’ai dit dans un précédent commentaire, est beaucoup plus profonde que ne l’avouent les dirigeants du pays. L’optimisme en Islande est prequne religion, de même que l’autosatisfaction consistant à dire qu’on fait mieux que les autres nations. Les prévisions du gouvernement, malheureusement sont fausses, de même que celles du gouverneur de la banque d’émission qui ce contente de dire ce que les dirigeants du pays veulent entendre. La crise risque d’être plus grave que dans la moyenne des nations européennes,même si l’Islande a quelques cartes dans sa manche.
-Le hub, la plaque de correspondance, de Keflavik est paralysé en l’absence de vols tansatlantiques. Isavia continue de débaucher, et Icelandair, ces jours-ci annule la majorité de ses vols.
-Les règles anti-covid plus strictes ont porté un coup terrible au tourisme. Pour ne prendre qu’un exemple, la baisse du tourisme à Nice a été de 4% seulement cet été. En Islande on peut redouter que 80% de touristes sur l’année manquent à l’appel.
-Pour que les entreprises de raffinage de l’aluminium restent il faut actuellement leur concéder un MW à 25 dollars, alors que Rio Tinto payait jusqu’ici, croit-on savoir car c’est confidentiel, 38 dollars. L’Islande peut-elle se permettre de s’aligner sur le cours mondial de l’électricité qui est en chute libre?
– Le poisson se vend mal. Le frais est victime de la rareté des vols aériens. et les exportations de congelé ont diminué en volume. Pas en valeur, c’est vrai, mais c’est parce que les revenus en couronnes sont gonflés par une dévaluation de plus de 20 % de la couronne.
-Le chômage reste encore modeste et l’Islande n’a pas encore la culture du chômage que la France connait trop bien. Mais il y a 2 raisons à cela. La gestion sociale de l’emploi a permis jusqu’ici de limiter les dégâts. Mais qu’en sera-t-il dans 2 mois? Mais surtout, la plupart de ceux qui travaillent dans le tourisme ne sont pas salariés, mais ont un statut d’ autoentrepreneur. 32% des Islandais travaillent directement ou indirectement pour le tourisme, mais le nombre de ceux qui sont sans emploi n’a pas encore été comptabilisé.
L’Islande a des atouts: une dette faible, la possibilité de baisser le pouvoir d’achat de la population sans baisse des salaires, et une grande liberté… dans la présentation des statistiques. Comment le directeur de la banque d’émission pouvait-il parler il y a quelques jours d’une diminution de l’activité de 7,5% sur l’année alors qu’elle a déjà baissé de 9,3% au deuxième trimestre. Comment pouvait-il parler d’une dévaluation de 12% de la couronne alors qu’il faut déjà 164,5 couronnes pour un euro?
L’Islande est très peu endettée, ce qui est un avantage. Mais le pays et les grandes entreprises nationales empruntent à 2,8% sur le marche´international, alors que dans l’UE, les prêts semblent cadeau?
La grande chance de lIislande, comme en 2009, est peut-étre paradoxalement sa grande dépendance à l’extérieur. Comme l’Islande importe presque tout ce qu’elle consomme (à l’exception de la nourriture), une faible consommation intérieure ne pénalise pas l’activité. On peut donc espérer une sorte d’hibernation de l’Islande jusqu’au retour de jours meilleurs.